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La RTE : entre impact et influence

Alors que nos chefs d’entreprise se battent sur tous les fronts (énergie, main d’oeuvre, inflation…), la RTE, Responsabilité Territoriale de l’Entreprise, refait surface : une étude récente de la Banque des Territoires en définit les contours, après de premiers travaux effectués par France Stratégie en 2019. 

N-ième obligation pour nos entreprises ou un outil utile de performance économique et sociétale ? Tout dépend les conditions dans lesquelles elle est pensée et mise en place. 

« La RTE fait partie intégrante de votre pitch territorial : votre outil de mobilisation, de vente et d’influence »

Qu’est ce que la RTE ? 

Ce sont des actions pragmatiques, telles que : l’implication dans des dispositifs d’emploi local, l’engagement dans la vie du territoire, la réponse à des besoins locaux en tension, la concertation locale garantissant l’acceptabilité de l’activité, le soutien à l’attractivité du territoire, l’articulation avec l’écosystème productif privé local.

La RTE : une RSE « nouvelle génération » 

Depuis le 1er janvier 2023, toutes les entreprises de plus de 250 salariés sont dans l’obligation de définir une politique RSE. Ce sont les ETI, entreprises de taille intermédiaire, en majorité industrielles. Leurs principaux sujets d’intérêt au titre de la RSE : le climat, la fidélisation des talents, le bilan carbone. Le volet territoire n’est a priori pas au centre de leur priorités ; et pourtant… plus de 2/3 de ces entreprises ont leur siège en dehors de l’Ile-de-France. Ce qui signifie que leurs actions RSE se trouvent principalement dans leur territoire : une ETI industrielle trouvera des solutions de décarbonation dans le lien qu’elle entretient avec sa chaîne de valeur locale ; inversement, une politique de recrutement durable aura mécaniquement un impact positif sur l’emploi local. 

Ainsi, la RTE est le volet concret et local de la RSE. Si la mesure de la RTE n’est pas obligatoire, elle reprend un ensemble d’actions déjà mises en oeuvre par les entreprises et souvent mal valorisées. De même, alors de 80% des collaborateurs se disent peu engagés dans des politiques RSE « top down », la RTE saurait certainement être plus engageante.

Cette réalité s’applique pour les ETI, nouvellement concernées par l’obligation légale, mais aussi pour les grands groupes qui disposent d’entités ou de sites de production locaux. 

« Depuis l’accélération de la décentralisation, le territoire est un acteur de référence pour l’entreprise »

La RTE, c’est un pas vers la co-industrie 

Et si la RTE accélérait aussi les pratiques business de demain ? A titre d’exemple : partage de réseaux de chaleur entre industriels locaux ? C’est une mutualisation qui économise les ressources locales : RTE.  Gestion des déchets, mobilité douce, production d’électricité verte… Autant d’actions qui accélèrent la décarbonation de l’écosystème public et privé territorial : RTE.

Cette logique de coopération va plus loin que la RSE classique. « La RTE invite l’entreprise à décentrer ses problèmes », nous indique Timothée Duverger. A l’heure ou les crises s’accélèrent et ou les solutions émergent aussi vite que les problèmes, la coopération est l’unique voie. La RTE, c’est se mettre le pied à l’étrier de la collaboration. 

La RTE, c’est aussi un outil d’influence

Depuis 2015, la territorialisation des politiques économiques s’accélère. Les intercommunalités, échelon de collectivité au plus proche des entreprises, a désormais la compétence économique – c’est à dire des moyens pour soutenir les entreprises et animer un tissu économique local.

Le plan gouvernemental France 2030 a lui aussi acté un volet territorialisé, avec des référents au niveau des régions mais aussi des départements. Sans compter que, de tout temps, les collectivités territoriales se transforment et consomment des produits et services de plus en plus variés et proches des marchés traditionnels de l’entreprise. 

Ainsi, le territoire devient un acteur de référence pour l’entreprise : soutien financier, partenaire ou client. Il requiert un pitch adapté qui prend en compte ses enjeux : quelle meilleure manière de lui témoigner son intérêt que de formaliser, objectiver et mesurer son impact sur le territoire ?

Vous sollicitez la région pour lui demander de l’aide sur votre recrutement ? Indiquez-lui en quoi vous allez contribuer au potentiel innovant local.

Vous proposez votre solution de gestion des déchets à la collectivité ? Mesurez les émissions carbone évitées sur votre territoire, afin qu’elle maximise les siennes.

Vous présentez votre projet à un sous-préfet départemental référent sur le plan France 2030 ? Montrez lui le potentiel innovant de votre solution et ses retombées économiques sur vos territoires d’intervention. 

Les conditions pour réussir

Les entrepreneurs pensent connaître le territoire et avoir une vision fidèle de leur impact territorial. Il sont les M. Jourdain de la RTE ! La première étape est sa propre lucidité vis-à-vis de sa méconnaissance de son propre territoire ; savoir d’où l’on part pour évaluer ou l’on veut aller. Puis, l’entrepreneur doit mettre en place un plan de communication efficace : un pitch qui valorise les actions faites par les collaborateurs, à diffuser auprès des parties prenantes territoriales mais aussi à l’intérieur de l’entrepriseLa RTE fait partie intégrante de votre pitch territorial : votre outil de mobilisation, de vente et d’influence.

Impact, fierté et influence : voici les 3 piliers de votre stratégie RTE ! 

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